Et la réunion fut !


Parlons travail... (la prochaine fois nous parlerons WC, c'est promis)


Un jour vous allez en salle de réunion avec les grands boss. C'est un peu une consécration, parce qu'en temps normal, vous passez votre temps à les voir aller et venir dans les couloirs, dossiers sous la main, mine grave, et vous vous dites à chaque fois "quand même... avoir des responsabilités, ça a grave la classe. Peut être que moi aussi un jour..."


Ouai, bah en ce qui me concerne, aujourd'hui c'était un peu mon "moi aussi un jour..." pour la première fois depuis que je suis dans ma nouvelle entreprise.


Je vous pose le décor : A. n'aime pas B.. B. le lui rend bien. Ou vice versa. C'est vous qui choississez.


A. et B. ne communiquent pas. Jamais. Donc ils ne se sont pas mis d'accord sur un point. Qui reste en plan. Et toi, tu le detecte le point qui reste en plan. Et tu vas le dire a celui des deux qui peut y faire quelque chose : en l'occurence B., qui était là, contrairement à A. parti en mission quelque part ailleur... Priorité à celui qui est physiquement disponible dans les 10 secondes qui suivent ton cri de detresse.


Et là, réunion de crise avec les boss. A 15h. Ca commence à 16h, parce que tu comprends, le boss il peut pas manger en une heure... Comme toi... Pauvre poire que tu es. Bien entendu. Tu viens en témoin à la réunion. Hein? Ah nan nan, tu n'es pas censé t'exprimer à la base. Ah bah nan, de toute façon le boss il sait pas qui t'es, il connait pas ton prénom (mais par contre il sait combien t'es payé à la semaine. Ahah !) Il faut juste que tu dise "oui" ou "non" quand ça arrange B.

Sauf que moi, j'aime pas la guerre. Et quand dans le bureau du boss, on parle kinder, renvoi potentiel de A. (argumenté par B. qui le déteste purement et simplement) et lampe Ikéa qui éclaire pas, j'ai envie de dire...


"Euh mais... c'est juste un problème de communication. Vous croyez pas que si vous rangiez les couteaux et que vous lui en parliez avant de le virer ça serait mieux?" (Notez que dans les 3 sujets de conversation précédement abordés, je n'en exploite qu'un : le plus pertinent...)


Alors, dans un premier temps, ça, je le pense. Et puis dans un second temps, je le dis.

Malheur, j'ai parlé. Le boss est stupéfait de voir que je sais utiliser ma langue et faire des phrases du type "sujet-verbe-complément".


Il essaie de me casser, s'enfonce dans sa chaise en cuir, remet sa mèche de cheveux en place et se frotte les mains :


" Au fait t'en est où de cette tache qu'on t'as confié? (mouahaha)"


Moi, remontée comme une pendule...

"Ca tombe bien qu'on en parle, le service informatique veut pas m'installer ce logiciel dont j'ai besoin pour mettre à jour la dite tâche"


"Pourquoi?"


"Parce qu'il attend un mail de confirmation avec une liste de personnes à qui l'installer aussi, histoire de faire d'une pierre 2 coups"


"Ah ouai? Mais qui doit envoyer le mail de confirmation au juste?"


"Toi. Depuis une semaine."


BIM. Là je decroche mon droit de parler.


Alors je prends la défense de personne. J'essaie d'être un vecteur d'information stable et efficace. En somme je me concentre pour dire à mot couvert que B., elle dit que ce qui l'arrange. Qu'elle occulte que, oui, A. a laissé la tâche en plan, mais il avait prévenu que si personne l'aidait, il pourrait pas boucler. Et qu'elle s'est pas précipitée pour résoudre le problème non plus. Que peut être, virer quelqu'un sous couvert de mauvaise volonté, quand on en fait soi même preuve, c'est un peu abusé. Et qu'on va pas aller bien loin à faire sauter la "patate chaude information" de main en main à tout va, pour pas vexer les uns, pour pas avoir à parler à ceux qu'on n'aime pas, pour se trouver des bonnes mauvaises excuses pour faire des réunions de boss qui doivent faire des réunions parce que... Mais PARCE QUE !


Enfin moi je dis ça. Je dis rien. Il est juste question de licenciement. Le concerné, il est pas là pour se défendre. On filtre les infos. Et en plus le chocolat kinder c'est de la lecithine de soja... Nan mais tu me demandes si j'ai fini ma tâche? Parce que là je pourrai être en train de bosser dessus au lieu de me monter le bourrichon à savoir s'il faut sauver le soldat A.


Bref... Personne ne parle honnêtement. J'ai l'impression qu'il est question de guillotiner quelqu'un. Je perds mon temps. J'observe les gens qui assistent à ça et laissent dire en plissant très fort le muscle qu'ils ont entre les 2 sourcils...


Finalement le soldat A. sera sauvé par le vote du jury ("et sinon, on met combien dans le budget du repas de noël de la boite? Dis un chiffre au hasard !") Et moi je sors de la salle toute tremblante.


Est ce que quelqu'un quelque part nous observe en allumant la chaine hifi à la fréquence "drames et orchestres symphoniques" à chaque fois qu'on assiste à quelque chose d'absurde et d'injuste dans notre vie?


Parce que je pense qu'aujourd'hui, alors que je marchais dans le couloir pour rejoindre mon bureau, l'Orchestre Philarmonique de Londres devait être quelque part derrière moi, à jouer "Town called Malice" (oui, oui, un orchestre ça joue la programmation que ça veut d'abord...)


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3 empreintes:

Brume a dit…

Ahhhhhhh chouette un bel et long article!
Et beh, je ne pensais pas que ça se passait ainsi dans les bureaux.
Je compatis et tu as bien fait de dire ce que tu pensais! Je ne sais pas si j'aurai eu le courage de le faire!
Clap clap!

Anonyme a dit…

courage petite souris, c'est pas toujours comme ça le monde du travail même si c'est vrai que le notre il peut être des fois assez sanguinaire.

Chloro' fée a dit…

Hi hi ^^ Brume merci à toi ô grande commentatrice de ce blog !
Fanny : mais comment as tu pu te perdre dans ce blog mis à jour tous les 2 mois :p Quelle aventurière...

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